L'attaque contre TV5Monde est "totalement sans précédent dans l'histoire de la télévision", a déclaré à l'AFP Yves Bigot, directeur général de cette chaîne reçue dans plus de 200 pays et territoires dans le monde, ce qui en fait un symbole de la TV française à l'international.
Après plusieurs heures d'écran noir sur ses 11 canaux, la chaîne a réussi vers 5 heures du matin à rétablir son antenne avec seulement des images en rediffusion en boucle. Puis vers 10H00, elle a "rétabli la distribution partout dans le monde, exceptés les journaux et les directs".
TV5Monde espère être en mesure de revenir à une programmation normale, JT compris, à 18H00, a indiqué à l'AFP André Crettenand, directeur de l'information.
Cette cyberattaque a suscité une vive réaction du
gouvernement. Le Premier ministre
Manuel Valls a estimé sur Twitter que le piratage de TV5 était une "atteinte inacceptable à la liberté d'information et d'expression".
Dans la matinée, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, la ministre de la Culture et de la Communication Fleur Pellerin et le ministre des Affaires Etrangères
Laurent Fabius se sont rendus au siège de TV5 Monde, avenue de Wagram à Paris, pour manifester leur soutien à la chaîne.
"L'enquête est lancée", "nous sommes déterminés à la faire aboutir rapidement", a déclaré Bernard Cazeneuve. "Nous sommes face à des terroristes déterminés", "nous sommes déterminés à les combattre", a-t-il assuré.
"A travers cette attaque, c'est la liberté d'expression, c'est la culture qui sont visées, parce que la culture est une arme contre l'obscurantisme, le fanatisme, la barbarie", a estimé Fleur Pellerin. Elle devait réunir à 16H00 à son ministère les dirigeants des médias audiovisuels, en présence de Bernard Cazeneuve.
L'attaque est survenue vers mercredi 22H00 heure de Paris (20H00 GMT). Les émissions de TV5Monde ont été coupées et remplacées par un écran noir sur l'ensemble des onze chaînes de TV5Monde.
Dans le même temps, la chaîne perdait le contrôle de ses pages Facebook et comptes Twitter, ainsi que de ses sites internet qui affichaient tous des revendications de l'Etat islamique.
"C'est une cyberattaque à la fois extrêmement ciblée et puissante", a souligné Yves Bigot.