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lundi 7 novembre 2016

L'histoire secrète de Franceinfo

Bâtie en un temps record par France Télé et Radio France, Franceinfo a fêté ses deux mois d'existence le 1er novembre. Chronique d'un chantier chaotique mené, avec l'aimable participation de l'Etat, en 365 jours chrono.

"C'est parti." C'est par un tweet plein d'allant, assorti d'un smiley, que, le 1er septembre 2015, Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions depuis une semaine seulement, annonce son projet de chaîne d'info élevé au rang de priorité. Elle a embarqué Mathieu Gallet. Une aubaine pour le patron de Radio France, discrédité par la grève historique de vingt-neuf jours qui a ébranlé la Maison ronde au printemps précédent. Flanqué d'un médiateur, il a, certes, ramené la sérénité mais cette proposition tombe à pic pour reprendre la main et détourner l'attention vers une nouvelle histoire. Ce 1er septembre, donc, les deux présidents déjeunent et topent. Le lendemain, invitée de Franc
e Info, Fleur Pellerin, ministre de la Culture, sera bien forcée, se disent-ils, d'avaliser officiellement l'affaire. A peine revenu dans son bureau en palissandre qui a tant défrayé la chronique, Mathieu Gallet bombarde le directeur de France Info, Laurent Guimier, co-chef du projet avec Germain Dagognet, arrivé le matin même à France Télévisions, encore en quête de son badge et de sa carte de cantine. Les deux derniers membres du commando, Maïa Wirgin, secrétaire générale de Radio France, et Stéphane Sitbon-Gomez, son homologue auprès de Delphine Ernotte, ne se connaissent pas davantage. Ces six premiers de cordée n'imaginent pas les heures qu'ils vont passer ensemble.

Le communiqué commun, à 18h26, prend tout le monde de vitesse. Aucun coup de fil protocolaire n'a été passé à la tutelle. Le Syndicat national des Journalistes (SNJ) de Radio France dégaine sur Twitter :

"Bien sûr ! On a un déficit et un plan de suppression de 350 postes mais on doit donner un coup de main à @Francetele."

"Quel est l'intérêt pour Radio France ?", abonde l'intersyndicale. De l'autre côté de la Seine, à France Télévisions, on souligne que la concurrence est trop vive, qu'en 2002, oui, cela avait du sens ; aujourd'hui, non. Ah ! 2002…

A l'époque, une chaîne d'info était déjà dans les starting-blocks, seule la moquette restait à choisir. Le projet avait été validé par le Premier ministre Lionel Jospin, entouré, à Matignon, d'Olivier Schrameck, actuel président du CSA, et de Manuel Valls. Et suivi, dans la haute administration, par Audrey Azoulay, aujourd'hui ministre de la Culture. Las. Pour complaire à TF1 et LCI, Jacques Chirac l'avait enterré, sitôt réélu à l'Elysée le 5 mai 2002. Un traumatisme pour la gauche. Sans cet arrêt brutal, BFM TV n'aurait jamais vu le jour. Mais le train est passé. Aussi, dans les deux maisons, s'accorde-t-on sur un point : c'est quoi, cette lubie de présidents ?


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